Les réfugiés musulmans cachent leur foi
Par crainte de voir leur demande d’asile rejetée, les réfugiés syriens musulmans sont de plus en plus nombreux à renier leur religion, déplore le journaliste Nidal Hlaif dans le quotidien Trud : « Lors de mes visites dans des camps de réfugiés, j’ai remarqué que les réfugiés syriens portaient de grandes croix de façon ostentatoire, estimant pouvoir ainsi bénéficier de compréhension, de sympathie et de privilège accrus.
Certains réfugiés musulmans ont cessé de prier et de jeûner car ils ont peur qu’on les prenne pour des islamistes et qu’on rejette leur demande d’asile. D’autres s’emploient à démontrer leur mode de vie séculier, en buvant de l’alcool et en fréquentant des prostituées.
Il est aussi intéressant de relever qu’une majorité des réfugiés prétendent, lorsqu’ils sont interrogés, qu’ils ont fui devant Daech, alors que le groupe terroriste n’a jamais été signalé dans leur région d’origine. Cette attitude s’explique par le fait qu’ils pensent être plus facilement accueillis dans l’Europe chrétienne s’ils se présentent comme des victimes de Daech plutôt que du régime syrien. »
CONVERSIONS A BERLIN
BERLIN – Mohammed Ali Zonoobi penche sa tête vers le prêtre qui verse de l’eau bénite sur ses cheveux noirs. «Voulez-vous rompre avec Satan et ses mauvaises actions? » demande le pasteur Gottfried Martens au réfugié iranien. «Voulez-vous rompre avec l’Islam? »
« Oui », répond avec ferveur Zonoobi. Le Pasteur Martens tend alors ses mains en signe de bénédiction, et baptise l’homme « au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. »
Mohammed est maintenant Martin – plus musulman, mais chrétien.
Zonoobi, un charpentier de la ville iranienne de Shiraz, est arrivé en Allemagne avec sa femme et ses deux enfants il y a cinq mois. Il fait partie des centaines de demandeurs d’asile iraniens et afghans pour la plupart qui se sont convertis au christianisme à la Trinity Church évangélique dans un quartier verdoyant de Berlin.
Comme Zonoobi, la plupart disent que c’est la foiqui les a incité à se convertir au christianisme. Mais il y a aussi le fait que la décision sera également d’augmenter considérablement leurs chances d’obtenir l’asile leur permettant de prétendre à rester vu qu’ils seraient confrontés à la persécution en cas de retour dans leur pays d’origine.
« Je sais qu’il y a – encore et encore – des gens qui viennent ici parce qu’ils ont une sorte d’espoir au sujet de leur droit d’asile », a déclaré Martens. « Je les invite à se joindre à nous, car je sais que celui qui vient ici ne sera pas laissé inchangé. »
Être chrétien seulement n’aide pas particulièrement un candidat à l’asile, et la chancelière Angela Merkel a fait de son mieux cette semaine pour rappeler que l’Islam « appartient à l’Allemagne. » Mais en Afghanistan et en Iran, par exemple, la conversion au christianisme d’un musulman est passible de peine de mort ou d’ emprisonnement, et il est donc peu probable que l’Allemagne expulserait les réfugiés iraniens et afghans convertis chez eux.
Aucun n’admettra ouvertement s’être converti pour augmenter leurs chances d’asile. Cela pourrait entraîner le rejet de leur demande d’asile et leur expulsion une fois convertis au christianisme. Plusieurs candidats au baptême à l’église de Martens ne donneront pas leurs noms de peur de représailles envers leurs familles restées au pays.
La plupart ont déclaré que leur décision était fondée sur la foi, mais une jeune femme iranienne a dit qu’elle était convaincue la plupart des gens avaient rejoint l’église seulement pour améliorer leurs chances d’asile.
Vesam Heydari, membre de la Congrégation a initialement demandé l’asile en Norvège et il s’est converti en 2009. Mais son cas a été rejeté parce que les autorités norvégiennes ne croyaient pas qu’il serait persécuté en tant que chrétien en Iran, alors il a déménagé en Allemagne pour demander le statut de réfugié – et il est en attente d’une décision. Il a critiqué la plupart des autres iraniens membres de cette paroisse en disant qu’ils rendaient les choses plus difficile aux vrais chrétiens réellement persécutés » comme lui, d’obtenir l’asile.
« La majorité des Iraniens ici ne sont pas convertis par croyance», a déclaré M. Heydari. « Ils veulent seulement rester en Allemagne. »
Pendant ce temps, comme d’autres églises à travers l’Allemagne qui luttent contre la diminution du nombre de croyants, Martens a vu gonfler sa paroisse qui est passée de 150 membres à plus de 600 paroissiens en seulement deux ans et maintenant – avec un flux apparemment sans fin de nouveaux réfugiés il espère redonner vie à sa congrégation. Certains viennent de villes aussi loin que Rostock, sur la mer Baltique, ayant entendu par le bouche-à-bouche que Martens baptise non seulement les musulmans après trois mois de « cours accélérés » au christianisme, mais les aide aussi avec ses moyens pour leur obtenir l’asile.
Autres communautés chrétiennes à travers l’Allemagne, entre les Églises luthériennes à Hanovre et la Rhénanie, ont également signalé un nombre croissant d’Iraniens convertis à la chrétienté. Il n’y a pas de chiffres exacts sur le nombre de musulmans qui se sont convertis en Allemagne ces dernières années – et ils sont une infime minorité par rapport à l’ensemble de 4 millions de musulmans du pays. Mais au moins, pour Berlin, Martens décrit le nombre de conversions comme un «miracle». Et il dit qu’il a encore au moins 80 personnes – la plupart des réfugiés en provenance d’Iran et quelques Afghans – qui attendent d’être baptisés.
L’Allemagne connaît une poussée sans précédent de demandeurs d’asile cette année, avec le nombre de migrants qui devraient atteindre 800 000 cette année, soit quatre fois l’année dernière.
Beaucoup de nouveaux arrivants viennent de pays musulmans comme la Syrie, l’Irak, l’Afghanistan ou le Pakistan. Alors que les réfugiés syriens déchirés par la guerre civile en Syrie auront presque certainement le statut d’asile, la situation est plus compliquée pour les demandeurs d’asile en provenance d’Iran ou d’Afghanistan, qui sont considérées comme issus de pays plus stables. Au cours des dernières années, environ 40-50 pour cent des demandeurs de ces deux pays ont été autorisés à rester dans le pays, avec un grand nombre d’entre eux n’obtenant qu’une autorisation de séjour temporaire.
L’Office fédéral de l’Allemagne pour les migrations et les réfugiés a déclaré qu’il ne communique pas sur les raisons données par les candidats quand ils demandent l’asile, ou sur la façon dont beaucoup de gens bénéficient du statut de réfugiés en Allemagne sur la base de la persécution religieuse.
Zonoobi, habillé tout en blanc pour son baptême ce dimanche, a dit qu’il avait assisté à des services religieux secrètement en Iran depuis que des amis l’avaient initiés à la Bible à 18 ans, il a décidé de fuir vers l’Allemagne avec plusieurs amis chrétiens qui avaient été arrêtés pour avoir pratiquer leur religion .
Pour Zonoobi et son épouse Afsaneh – qui, depuis son baptême s’appelle Katarina – le baptême marque un nouveau départ.
« Maintenant, nous sommes libres et pouvons être nous-mêmes,» dit-elle. « Le plus important, je suis si heureuse que nos enfants auront un bon avenir ici et pourront recevoir une bonne éducation en Allemagne. »
