CITOYENS A VOS SERPILLIERES
Remerciements à Hagdik
JOURNEES ORDINAIRES DANS UN COLLEGE DE SEINE SAINT DENIS
Chaque jour des élèves d’un collège de Seine Saint Denis sont impliqués dans de multiples incidents. Ceux ci font l’objet de rapports écrits qui évoquent :
- des règlements de compte, agressions, bagarres, gifles, coups de pieds, morsures de seins, crachats, jets d’urine, défécation, rackets à l’argent et aux devoirs.
- Des détériorations et vols de matériel : bris de vaisselle au réfectoire, vitres « descendues » au lance-pierres, rideaux lacérés, murs défoncés, poignées de porte arrachées, serrures bloquées, toilettes saccagées trois fois en une semaine…
- Des mises en danger d’autrui : incendies volontaires de poubelles, extincteurs vidés, saccage du système d’alarme, blocage d’une classe lors d’un exercice d’évacuation…
- *Des enseignants dont une majorité de femmes insultés « Good morning salope », « va te faire enculer », « Maquerelle », « je te rote et te pète dessus »…
- Des professeurs menacés : « je vais vous mettre deux baffes », « je vais te ramener mon père pour vous casser la gueule », « je vais te casser les dents…la tête »…
- Des professeurs agressés : jets de bombes lacrymogènes au visage, jets de bombes colorantes dans les cheveux, jets de craies et de ciseaux, crachats…
- Des détériorations de véhicules…
- Des agression,s d’élèves par d’autres élèves, avec insultes à connotations racistes : « salauds de Blanc », « salaud de Juif »…
Ce climat a provoqué :
- le départ de plusieurs élèves blancs ou juifs qui sont victimes de discriminations raciale et/ou religieuse
- Le signalement de vingt cinq élèves auprès de la Brigade des mineurs du commisariayt de Pantin, suivi de plusieurs convocation devant des magistrats.
UN COURS D’HISTOIRE ORDINAIRE
Extraits du Journal de bord d’un professeur d’histoire-géographie de troisième technologique, dans le même collège de Seine Saint Denis.
« Semaine du 20 au 25 octobre 1997 : jeudi 14h30.
« La classe entière fait n’importe quoi. Je gesticule seule avec ma ‘pyramide des ages’. Boubakar baratine Vanessa. Les filles, Binta et les autres, vendent leurs produits de beauté. Les garçons poussent des cris et se fichent éperdument du cours. Cecilia fait sa correspondance et papote avec Virginie. Je m’arrête dix minutes avant la fin du cours, découragée.
« Semaine du 8 au 13 décembre 1997, vendredi 11h.
« Cours sur l’agriculture française : huit élèves en retard ; odeurs très fortes d’eau de javel sur les filles revenues des toilettes. Cécilia se fait les ongles, se met du rouge à lèvres… Barka se déplace et donne des carambars à Cécilia. Les autres mastiquent des bonbons. Depuis le début du cours, les boulettes volent vers moi. Je punis la première rangée. Christian avoue, de même qu’Onder qui me traite plusieurs fois de ‘morue’
« Semaine du 19 au 24 janvier 1998, vendredi 11h.
« Cours horrible. Entrée : cavalcade des garçons excités. Loïc poursuit et frappe Boubakar qui l’avait giflé ; chaises renversées, clameurs. Retard des filles. Vingt minutes perdues. Le contrôle peut commencer. Beaucoup ne savent pas de quoi on parle (contrôle prévu depuis huit jours sur l’énergie).
« Quelques uns travaillent, les autres copient. Vincent est allongé, les pieds sur une chaise. Daniel et Jeremie, tournés vers le radiateur, détruisent la peinture du mur. Onder propose de montrer ses couilles à Virginie. Vincent hurle ‘morue’ à Christian qui me pose une question, mais ne m’écoute pas quand je lui réponds.
« 11h50 : ils ont fini, se disputent, s’apprennent des insultes en turc ou en arabe. Il faut tenir dix minutes encore. »
LE DENIGREMENT DE LA POLICE
Le 4 janvier 1995, un « animateur » de Skyrock, radio « jeune », salue la mort d’un gardien de la paix qui vient d’être abattu à Nice d’une balle dans la tête : « Un flic est mort, c’est plutôt une bonne nouvelle. » Fier de sa trouvaille, il la répète à plusieurs reprises. Il n’a pas voulu choquer ses auditeurs, bien au contraire. Pour lui, tous les jeunes haïssent les flics et applaudissent quand l’un d’eux se fait tuer.
La haine du policier a aussi atteint des sommets dans plusieurs composantes de l’ultra-gauche et dans les franges de l’intelligentsia dite progressiste. Ces milieux ont trouvé scandaleux que plusieurs syndicats de policiers poursuivent Nique ta mère pour « provocations directes au meurtre d’agents de la force publique et apologie du terrorisme ». la sanction en appel qui frappa ces « distingués troubadours » était de deux mois de prison avec sursis et vingt cinq milles francs d’amende. L’ultra-gauche et le ministre de la culture, philippe douste-blazy, dénonçèrent une « atteinte à la liberté d’expression », des menaces sur la « libertés de création ». Ils appelèrent le Malraux de « La condition humaine » et de « l’Espoir » à la rescousse. Pour défendre qui ? Non pas les chanteurs, mais deux vociférateurs qui traitent les policiers de « fascistes », « d’enculés », leur « ‘pissent dessus » et disent en substance aux « jeunes » : « Vous êtes au chômage, vous êtes exclus, vous êtes victime du racisme, eh bien allez y, défoulez vous, cognez sur les flics, ca vous défoulera ! »
Je rappele que jack Lang, alors ministre de la culture, a ouvert à Senlis un musée du tag, nouvel art majeur de notre temps, consacré le rap en acceuillant le groupe Nique Ta Mère à l’Elysée.
Le message de NTM est recu cinq sur cinq :des « jeunes » se défoulent en cognant les policiers.
A Marseille, sur la Canebière, des fans du groupe de rap IAM avertissent les « flics » :
« Lorsque nous sortirons les fusils, ce sera la guerre totale ».