Interrogé par l’Agence France Presse, le chef de la police de Hérât, Mohammad Shafiq Fazli, a annoncé qu’« au moins trente civils, dont des femmes et des enfants », ont été victimes des combats de Shindand. Il tire ses informations de « rapports provenant de plusieurs sources », a-t-il expliqué. D’autres officiels et des habitants de la région ont, sur les ondes du service en langue pashtou de la BBC, également fait état de la mort d’une trentaine de civils. Le chef du district de Shindand, Khodadad Erfani, avait, plus tôt, fait état de la mort de civils sans être en mesure d’en préciser le nombre.
Mercredi, le président du Conseil de la province, Mohammad Homayoun Azizi, a annoncé que deux membres du conseil dépêchés sur zone avec des avocats, des policiers et des membres des services de renseignements ont déterminé que 51 victimes, dont 18 enfants, ont été enterrées dans trois localités du district de Shindand. L’Onu a également envoyé une équipe dans la région pour déterminer les conditions dans lesquelles les soldats de l’Isaf ont opéré. Adrian Edwards, porte-parole de la Mission d’assistance des Nations unies en Afghanistan, a également évoqué la nécessité d’un déplacement de population.
Selon l’Isaf, la Force internationale d’assistance à la sécurité dirigée par l’Otan, au moins 136 rebelles ont été tués dans le district de Shindand entre vendredi et dimanche. Un soldat américain a également péri.
Par ailleurs, des manifestations se sont déroulées mercredi dans la ville de Djalâlâbâd pour le quatrième jour consécutif. Environ 2 000 personnes, des étudiants pour l’essentiel, ont brièvement bloqué la route reliant le chef-lieu de la province orientale du Nangarhâr à Kaboul et demandé la démission du président afghan, Hamid Karzaï. Ils protestent contre la mort de civils lors d’un raid de l’armée américaine visant une cellule fabriquant des voitures piégées.
Six civils, dont des femmes et des enfants, ont été tués dans l’opération, ce que dément l’armée américaine. « Lors de l’’opération, les forces de la coalition ont été la cible de tirs d’’armes de petits calibres de la part des insurgés qui tentaient de pénétrer dans le bâtiment. La coalition a riposté tuant quatre d’’entre eux », indique un communiqué de la coalition. « Une femme et un enfant ont été également tués dans les échanges de tirs (...) », ajoute le texte.
L’usage indiscriminé de la force contribue, au même titre que l’incurie du gouvernement afghan et le double jeu du gouvernement pakistanais, au retour au premier plan des taliban. En janvier dernier, le parole de l’ISAF, le général de brigade Richard Nugee reconnaissait que trop de civils ont été fauchés lors d’opérations des troupes placées sous le commandement de l’Otan. « La seule chose que nous ayons mal faite, et nous travaillons extrêmement dur pour nous améliorer est d’’avoir tué des civils innocents », avait-il admis.
Symboliquement, le président afghan, Hamid Karzaï, a protesté, qualifiant la mort de civils de « fardeau » trop lourd pour le peuple afghan. « Nous ne pouvons plus accepter de pertes dans la population civile », a déclaré le chef de l’’État en réponse à des journalistes. « C’’est quelque chose qui doit être changé ou corrigé, faute de quoi les conséquences seront lourdes », a-t-il mis en garde
Avec Reuters et AFP
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