de Jacques MYARD
Député de la Nation
Maire de Maisons-Laffitte
Les Pays-Bas sont occupés, la Belgique envahie, la France défaite à genoux, la Pologne dépecée.
L’Angleterre seule, brave et vaillante, résiste grâce à une poignée d’aviateurs,
Les Français libres galvanisés par le Général de Gaulle parlent chaque jour depuis la BBC et poursuivent le combat.
Mais Hitler après l’échec de sa blitzkrieg sur l’Angleterre a d’autres projets.
Avant de se retourner à l’ouest, il veut mettre en coupe réglée les richesses agricoles et minières de l’URSS, les Russes n’étant, à ses yeux, que des sous-hommes.
Le 22 juin 1941, il lance l’opération Barbarossa, il attaque par surprise son allié d’hier Staline :
3 millions de soldats allemands
3 350 blindés,
600 000 véhicules motorisés mais aussi 625 000 chevaux,
7 Armées,
17 divisions de Panzers
s’enfoncent dans les plaines d’Ukraine et de Russie.
Ecrasées, les forces soviétiques affaiblies par les purges de Staline perdent 417 000 hommes en quelques semaines.
Smolensk est prise fin juillet 1941, Moscou est à 402 km,
Mais Hitler dirige ses Panzers vers Leningrad.
Puis le 15 novembre, il lance son offensive sur Moscou.
Staline apprend par Sorge, son espion à Tokyo, que les Japonais ne vont pas attaquer l’URSS mais les forces américaines du Pacifique.
Staline fait alors venir 15 divisions d’Extrême-Orient.
Le 28 novembre 1941, Hitler en tire les conséquences et retire le commandement du 2ème Groupe de Panzers à Guderian.
Le 5 avril 1942, Hitler édicte la directive 41 – le Plan bleu – il vise une victoire d’attrition contre l’URSS :
Il faut détruire complètement son potentiel militaire,
prendre possession de son potentiel économique, industriel et agricole
dans le Donbass, le Kouban
et le Caucase.
Le 23 juillet 1942, Hitler donne l’ordre de prendre Stalingrad et de bloquer tout trafic sur la Volga, fleuve par lequel les Alliés ravitaillent en armement l’URSS.
La bataille pour Stalingrad va durer de juillet 1942 au 2 février 1943.
Face au Général Gordov qui dispose de trois armées de réservistes inexpérimentés,
le Général Von Paulus commande 250 000 hommes, 740 chars, 600 avions.
Il isole la ville par le nord et par le sud.
Le 23 août 1942, il atteint la Volga en ayant parcouru 55 km en douze heures.
Le même jour, la Lultwaffe effectue un raid terreur et détruit 80 % de la ville.
Les pertes infligées à l’Armée Rouge sont énormes :
- 300 000 soldats hors de combat,
- 1 000 chars détruits,
- 88 700 prisonniers.
Mais la ville n’est pas prise.
Elle devient pour Hitler un objectif politique, une véritable obsession !
Tchouïkov prend le commandement de la 62ème armée et décide de faire de Stalingrad un point de fixation pour la 6ème armée de Paulus.
Alors commence la Rattenkrieg, la guerre des rats.
La première guerre urbaine qui va durer 6 mois.
. Le 13 septembre 1942, Von Paulus lance des tentatives répétées pour conquérir toute la ville, en vain !
Il faut six jours de combats pour que les Allemands prennent la gare centrale qui change quinze fois de mains.
. Nouvelle offensive le 14 octobre 1942.
. Mais début novembre, la 6ème armée allemande est exsangue !
Les Russes se battent avec désespoir, tout soldat soviétique qui arrive en renfort n’a pas trois jours d’espérance de vie.
La guerre urbaine devient une guerre d’attrition.
Le 13 septembre, Joukov présente à Staline son plan URANUS, il propose d’attaquer les flancs ouest et sud des forces de l’Axe tenues par les divisions roumaines.
Le 19 novembre 1942, les Russes attaquent à l’ouest et au sud.
Les deux pinces de la tenaille de l’Armée Rouge se rejoignent à Kalatch à 80 km à l’ouest de Stalingrad. Paulus est encerclé.
Au lieu d’ordonner de décrocher et de percer les lignes soviétiques à l’ouest, Hitler formule le 23 novembre 1942 son Standbefehl, tenir sur place.
Pris au piège dans un chaudron infernal, c’est le Kesselschlacht,
La 6ème Armée allemande va endurer les pires souffrances.
Le 31 janvier 1943, Friedrich Von Paulus est fait prisonnier.
Le 2 février, il ordonne à ses troupes de se rendre.
Les pertes de la bataille sont terribles :
- la Wehrmacht a perdu 380 000 hommes dont 150 000 tués,
- l’Armée rouge 487 000 tués et 629 000 blessés.
Le régime soviétique glorifie ce combat :
« Détruite, elle a été la cité de Staline,
Mais dans tous les recoins de ses usines en ruine,
Dans toutes les maisons et dans tous les jardins
Tombent pour la Patrie les Ivans un à un ».
Pour la première fois dans l’histoire militaire allemande, un Général Feldmarschal s’est rendu, les forces du Reich n’étaient plus invincibles !
Les Russes chantent :
« L’assiégeant assiégé, conquérant devenu un pauvre prisonnier, on danse dans les rues. »
Mais les épreuves continuent pour les 90 000 prisonniers allemands, 95 % d’entre eux sont morts de froid, de faim et d’épuisement.
La Bataille pour Stalingrad, aujourd’hui Volgograd a été l’un des tournants de la 2ème guerre mondiale.
Le peuple russe a vécu le martyre pendant cette guerre : 27 millions de morts, un record absolu.
Mais il a été aussi le martyre d’un régime totalitaire et implacable sous la férule des Bolchéviks et de Staline.
Il n’est que justice de rappeler en mémoire les sacrifices endurés par les soldats russes à Stalingrad.
Le peuple russe en dépit de ses bégaiements dans sa marche vers la démocratie, est un grand peuple européen.
Le peuple russe appartient à notre culture,
La Russie est un élément majeur de l’équilibre de notre continent,
Sa nature profonde, son identité nationale éternelle, ont dépassé l’idéologie imposée, « La Russie a bu le communisme comme le buvard a bu l’encre. » d’après de Gaulle.
Voilà pourquoi les Ivans tombés un à un dans le chaudron de Stalingrad resteront toujours pour nous :
. comme les Poilus de Verdun, les Tommies de la Somme, les fantassins de la Campagne de France de 1940,
. comme les pilotes de la Royal Air Force et les Français libres d’Al Alamein,
. comme les Polonais du Général Anders à Monte Cassino ou les GI des plages de Normandie.
Oui, les Ivans de la Volga resteront les soldats de la liberté.
Nous sommes du même sang, unis par le sang versé dans le combat éternel de toutes les générations qui se lèvent avec force jusqu’au sacrifice suprême pour défendre la Patrie en danger.
Aujourd’hui comme hier, les menaces montent à l’horizon,
Aujourd’hui comme hier, nos forces sont engagées en Afghanistan, au Liban, en Côte d’Ivoire, en Libye, au Mali.
Aujourd’hui comme hier, l’Histoire est un défi permanent.
Les dividendes de la Paix ne sont que de courte durée et illusoires ;
L’Histoire est à jamais tragique, elle est à jamais tragique pour les comptables étroits qui veulent mesurer le prix de notre sécurité et de notre liberté à l’aune d’arbitrages budgétaires aveugles aux défis du monde.
Défis du monde qui frappent toujours à notre porte et forceront l’entrée si nous baissons la garde !
L’Histoire, notre propre histoire nous enseigne que toute faiblesse, toute illusion pacifiste bêlante, tout renoncement, tout manquement dans notre défense se paie au prix fort !
L’effort de défense demeure toujours l’ardente obligation des peuples libres.
Nos pères tombés depuis l’aube des temps pour notre liberté nous rappellent à notre devoir, aux réalités ; leur sacrifice nous montre le chemin.
En leur nom et au nom des générations à venir,
Prenons nos responsabilités.
Aujourd’hui comme hier,
Toute Nation désarmée
Sera une Nation asservie !
Vive les peuples d’Europe réconciliés,
Vive nos Alliés,
Vive la République,
Vive la France !
Jacques MYARD
Député-Maire