Depuis quelques temps des catholiques français, très engagés contre la loi Taubira et les modificatiosn anthropologiques désirées par le gouvernement socialiste voient d’un bon oeil une alliance avec les musulmans. Henry de Lesquen, président du Club de l’Horloge et patron d’émission à Radio Courtoisie, s’insurge contre cela.
Henry de Lesquen, pourquoi vous opposez vous à un rapprochement politique des catholiques et des musulmans ?
Je ne parlerai pas des musulmans en bloc, c’est l’islam qui doit nous préoccuper. Jules Monnerot disait que le communisme était l’islam du XXe siècle, c’est-à-dire un projet idéologique de conquête du monde. J’ai proposé d’inverser la formule : l’islam est le communisme du XXIe siècle. Si cela est vrai, il est aussi sot ou criminel, aujourd’hui, pour un catholique, de s’acoquiner avec l’islam, c’est-à-dire, en pratique, avec les organisations islamiques telles que l’UOIF, qu’il l’était hier de faire cause commune avec le parti communiste et ses représentants.
N’y a-t-il pas des intérêts communs aux catholiques et aux musulmans, par exemple en matière de culture de vie ou sur le rejet de l’idéologie du genre ?
Je ne crois pas que les musulmans convaincus soient très ardents à combattre l’avortement, mais il est certain qu’ils repoussent avec horreur la théorie du genre et le mariage homosexuel. Ils vont même plus loin : en Malaisie, pays musulman, le chef de l’opposition a été condamné à cinq ans de prison pour sodomie – sans, du reste, que les media occidentaux et les grandes consciences frelatées ne s’en émeuvent, comme ils auraient dû ! Mais il ne faut pas que, pour obtenir des résultats tactiques secondaires, on oublie l’essentiel, qui est d’empêcher l’islamisation de notre pays.
Certains patriotes français voient l’Islam comme un allié potentiel contre le cosmopolitisme. Qu’en pensez-vous ?
Je pense que ces braves gens n’ont rien compris à l’islam ni à la situation politique. Il faut d’abord savoir que l’islam est lui-même un cosmopolitisme. Il veut créer un califat mondial où tous les croyants seront égaux et où les identités ethniques et nationales s’effaceront. C’est du reste sa faiblesse, parce qu’avant d’être musulmans les Persans sont persans, les Turcs sont turc, etc. L’islam est miné de l’intérieur par ses divisions ethniques. Je ne crois donc pas à la théorie du choc des civilisations. Je crains simplement que les musulmans n’instaurent une république islamique de France régie par la charia le jour où ils seraient majoritaires.
Il est vrai que le cosmopolitisme radical de la superclasse mondiale et de l’oligarchie qui la représente en France est assez différent de celui professé par les musulmans convaincus. Mais des accommodements sont possibles, comme au Qatar ou à Dubaï. En fait, l’islam ne tire sa puissance apparente que de l’appui qu’il reçoit de la superclasse mondiale, qui l’utilise pour détruire les identités nationales des pays occidentaux comme la France.
La droite de conviction, selon vous, pèche par faiblesse tactique. Un jour, elle appelle à voter Sarkozy, un autre à s’allier avec les musulmans, ce qui revient toujours à travailler contre l’intérêt national. Comment remédier à ce problème ?
C’est une grande difficulté : comment rendre les gens intelligents ! Je parle bien sûr exclusivement de l’intelligence politique. Il s’agit en fait de faiblesse stratégique, car, sur le plan tactique, on peut toujours envisager des accords locaux. Si, dans l’école où je mets mes enfants, les parents musulmans sont d’accord avec moi pour interdire à l’institutrice de déculotter les enfants à seule fin de leur enseigner la théorie du genre, il est évident que je ne vais pas refuser leur appui ! Mais il ne faut en aucun cas se réclamer de l’union des croyants. C’est une faute stratégique majeure dont le résultat le plus clair est de rendre la présence de l’islam sympathique aux catholiques et de saboter le combat que nous devons mener contre l’islamisation de la France.