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L'ECOLE FRANCAISE VUE PAR NOS AMIS SUISSES !





Les écoles forteresses de France
Sylvain Besson  Le Temps


Symboles chéris du «modèle républicain», les écoles françaises sont devenues le théâtre de violences inquiétantes. Enquête en banlieue parisienne


A l’heure de la récréation, les couloirs du collège Jean-Vigo d’Epinay, en banlieue parisienne, ressemblent à une cocotte-minute prête à exploser. En face de la cour, dans le brouhaha, une surveillante morigène les élèves à coups de jappements brefs: «Dehors! Vous allez où, mesdemoiselles? Enlève ta casquette!»


Dans le bureau du directeur, c’est un défilé ininterrompu de professeurs, surveillants et parents venus porter leurs doléances. Une mère vient replacer son fils, victime d’une agression dans un autre établissement («on vient de porter plainte»). Un éducateur vient valider l’exclusion provisoire de deux élèves qui se sont insultés en classe. Un enseignant demande le renvoi pour trois jours d’un autre écolier, qui a fait irruption dans une classe, chahuté, volé des marqueurs et frappé contre la porte.


Le principal du collège, Gérard Benozio, teint brun et visage malin, lève les yeux au ciel et soupire. Il connaît par cœur les auteurs de ces incidents qui, dit-il, relèvent de «tensions normales».

Mais ailleurs, ces derniers jours, des actes bien plus graves se sont produits. Le 8 janvier, un élève est mort après avoir été poignardé par un camarade dans son lycée du Kremlin-Bicêtre, au sud de Paris. Une semaine plus tard, le principal adjoint d’un collège de la Brie, à l’est de la capitale, a failli être écrasé devant son école par un ex-élève de 16 ans, qui roulait sans permis.


L’Etat a décrété la mobilisation générale face à de tels désordres. «Il n’y a pas à accepter que des collégiens ou des lycéens entrent avec des barres de fer ou des clés à molette, lançait Nicolas Sarkozy le 24 novembre dernier, lors d’un déplacement en banlieue. S’il faut fouiller à l’entrée, on va fouiller.» Et d’annoncer que «8000 établissements sont aujourd’hui en cours de diagnostic de sécurité».


La tendance à la «bunkérisation» des écoles est déjà évidente. Grillages renforcés et caméras de surveillance font partie de l’équipement standard. En région parisienne, des «Equipes mobiles de sécurité», composées de médiateurs, s’interposent en cas de bagarres aux abords des établissements. Un plan baptisé SAGES – pour «Sanctuarisation globale de l’espace scolaire» – prévoit de déployer des gendarmes dans et autour des écoles. Par des jeux de rôle, certains proviseurs s’entraînent à faire face à des intrusions violentes.

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