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28 février 2013 4 28 /02 /février /2013 09:30

 

 

Quand donc s’indignera-t-on contre Stéphane Hessel ?

Tribune libre de François Préval* dans Nouvelles de France

 

Rien, il ne se passe toujours rien. Je veux parler de la dernière esclandre du roi de l’indignation sur commande, papy Stéphane Hessel. Voici maintenant plus d’un an que le vieil homme a accordé une interview à un journal allemand dans laquelle il minimisait la dureté de l’occupation allemande et près d’un mois que l’affaire a été rendu publique (et pas par les grands médias !), et pourtant, toujours rien, pas une condamnation, pas une seule… indignation !

Il y avait pourtant de quoi. Le monsieur affirme d’abord que sous l’occupation allemande, il était possible d’écouter chanter Juliette Gréco et d’aller voir des pièces de Jean-Paul Sartre. On aurait pu lui faire remarquer que Gréco n’a démarré sa carrière qu’après-guerre, que sa mère et sa sœur ont été déportées et que le théâtre de Sartre n’est pas précisément ce qui s’est fait de mieux pour le patrimoine culturel français. Mais le bonhomme va plus loin : “L’occupation allemande, dis-tu, était si on la compare par exemple avec l’occupation actuelle de la Palestine par les Israéliens, une occupation relativement inoffensive, abstraction faite d’éléments d’exception comme les incarcérations, les internements et les exécutions, ainsi que le vol d’oeuvres d’art.” Rien de moins ! Il est tout de même étonnant que pas une condamnation n’ait été exprimée quand de tels propos, quasi-similaires, mais dit par un autre homme, en l’occurrence Jean-Marie Le Pen, ont été en leur temps unanimement condamnés. Deux poids, deux mesures encore en vigueur ? Selon que vous serez de gauche ou d’extrême-droite ? Je n’ose y croire. En tous les cas, ces propos sont assez extraordinaires venant d’un homme qui serait un ancien grand résistant et patriote, surtout si l’on y ajoute les propos anti-israéliens flirtant avec l’antisémitisme pur. Voilà qui rappelle beaucoup l’épisode de l’Abbé Pierre en son temps. Notre époque serait-elle à ce point décatie que l’ensemble des grandes icônes reconnues se laisse happer par la tentation nocive de la démagogie et de l’inversion des valeurs ?

 

*François Préval est docteur en Histoire.

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