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13 mai 2010 4 13 /05 /mai /2010 15:43

 

 

 

Sur le chemin d’une petite guerre d’Algérie ? 

Infoguerre

 

 

Les chiffres du chômage ne sont pas la seule source d’inquiétude (près de cinq millions au total). Les huit millions de citoyens au niveau ou au dessous du seuil de pauvreté, les 751 quartiers sensibles, la désindustrialisation, le déclin économique de certains territoires, le déficit endémique du commerce extérieur, l’endettement du pays sont autant de constantes qui donnent de l’amplitude à un autre phénomène dont on ne parle sporadiquement que dans des faits divers : l’incapacité d’intégrer une partie de la population immigrée qui vit dans l’hexagone.

 

Depuis une quinzaine d’années, l’accumulation des signaux symboliques (sifflements de la Marseillaise dans des stades, incidents violents dans des métropoles comme Marseille ou Paris sous des prétextes divers qui n’ont souvent rien à voir avec la vie politique ou sociale française) ont donné lieu ces dernières semaines à des images fortes qui ont été vues par beaucoup d’électrices et d’électeurs et bizarrement occultées par certains journalistes.

 

Lors du débat sur France info du samedi 28 novembre 2009, Edwy Plenel a déclaré avoir honte de son pays à propos de la remarque raciste lancée par un policier d’une Compagnie Républicaine de Sécurité à un étudiant de Sciences Po. En revanche il ne dit rien sur les voitures brûlées et les heurts des supporters avec la police pour célébrer la victoire de l’Algérie sur l’Egypte dans le quartier des Champs Elysées. Au contraire, il souligne le caractère pacifique et festif de ces évènements.

 

Edwy Plenel, qui se définit comme un défenseur de la démocratie, ne regarde que dans la direction qui correspond à sa vision du monde. Ce journaliste borgne est un ancien militant trotskyste qui a, semble-t-il, conservé cette particularité de confondre l’information et la propagande à vocation militante. Il n’est pas le seul à reproduire cet exercice de style généré par les combats idéologiques de la guerre froide.

 

Dans le même ordre d’idées, les journalistes du Canard Enchaîné n’ont pas daigné écrire une ligne pour commenter l’attitude des bandes de banlieue qui sont à l’origine des violences de rue commises sans raison. Ils s’attardent à juste titre sur le « sale arabe » destiné à un étudiant issu de l’immigration mais se taisent sur la violence gratuite commise par d’autres jeunes issus de cette même immigration. La scène symbolique du samedi 21 novembre que nous avons relatée est ainsi passée à la trappe comme les violences du quartier de l’Etoile. La jeune femme tabassée à coups de pieds par un jeune noir près de l’Ecole militaire, alors qu’elle était à terre, n’a pas provoqué l’émotion ou la honte suscitée par l’injure raciste « sale arabe ». Cette manière de rendre compte de l’actualité n’est pas nouvelle. Les journalistes du Canard Enchaîné, comme ceux de la presse de gauche en général, ont du mal à rendre compte des dérapages et des exactions perpétrées par ce que Marx a désigné en son temps sous le qualificatif de Lumpenprolétariat.

 

(...)

 

Faire silence sur les actes de violence gratuite, qui sont pratiqués régulièrement par des jeunes de banlieue, revient à nier la réalité de risques de dérapage plus grave. La dégradation de la situation dans les zones urbaines est le premier jalon d’une crise majeure. Un des signes précurseurs est le détournement du regard des médias des contradictions au sein du peuple pour reprendre la formule célèbre de Mao Ze Dong.

 

Le refus d’une certaine jeunesse d’origine immigrée de se reconnaître dans le drapeau français et les valeurs fondamentales de ce pays est un acte lourd de sous-entendus. Les sentiments antifrançais et parfois anti blancs exprimés par ces actes de violence gratuite peuvent à terme dégénérer.

 

N’en déplaisent aux bienpensants, ils ont déjà une résonance non négligeable dans l’opinion publique. Ce qui n’est pour l’instant qu’une série d’incidents peut se transformer en situation de crise en cas de dérapage et d’affrontements.

 

Dans une telle perspective, il n’est guère souhaitable d’assister à un match entre la France et l’Algérie lors de la prochaine coupe du monde de football en Afrique du Sud. On imagine dès à présent ce qui se passerait dans les rues de Paris et de Marseille à la suite du résultat. Certes, les Edwy Plenel et consorts pourraient détourner les yeux une fois de plus en omettant de parler des victimes et concentrer leur attention sur la joie des supporters des deux camps.

 

Si la ligne du supportable est franchie, il sera alors trop tard pour réécrire l’histoire. La petite guerre d’Algérie qui sommeille dans l’hexagone depuis une quinzaine d’années peut résulter sans prévenir d’un tel processus de division conforté par l’autisme de journalistes borgnes,  « ni responsables, ni coupables ». 

 

Christian Harbulot

 
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