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16 août 2009 7 16 /08 /août /2009 10:59

"ANTIGONE" poursuit sur Libertyvox





Le lendemain, j’étais prêt à reprendre le fil de notre discussion et toi aussi.

Tu étais même très impatiente. C’est toi qui as attaqué la

première :


- Alors les races, ça existe ou pas ?

- Ce n’est pas qu’elles n’existent pas, c’est que depuis le nazisme le

mot «race» est devenu délicat à employer. On préfère parler

d’«ethnie». Tu as étudié le nazisme…

- Oui, oui, me réponds-tu d’un air dégagé plutôt indifférent qui me

fait un peu froncer les sourcils :

- Bon, alors tu dois pouvoir comprendre pourquoi le mot « race » est

devenu suspect.

Tu réfléchis, tu te tords une mèche de cheveux et tu réponds : -

Oui… à cause des juifs que les Allemands ont voulu exterminer ?

- Exactement.

- Mais c’est si loin, maintenant, tout ça…

- Pour toi peut-être. Pour les gens de mon âge ça ne paraît pas si

loin. Il y a encore des survivants des camps de la mort.

- Ah, oui ? Je ne savais pas.

C’est à mon tour de lever les yeux au ciel : - Tu te souviens, en tous

cas, que les nazis voulaient exterminer les juifs parce qu’ils

appartenaient à la race sémite qui aux yeux des Allemands de

l’époque était considérée comme une race inférieure et nuisible. Les

Allemands, eux, appartenant à la race aryenne, se considéraient

supérieurs à tous les autres peuples ; moyennant quoi ils ont

décidé, comme de leur devoir, de purger de ses juifs l’humanité, soi disant pour son bien, et tu sais qu’ils ont failli réussir puisqu’ils en ont massacré six millions sur douze dans les camps d’extermination.
 
Heureusement qu’ils ont fini par être vaincus.


Alors après cette horreur commise contre les juifs, le mot race est

devenu entaché de suspicion.

Pour autant, affirmer que les races n’existent pas, c’est aller un peu vite en besogne.


- Pourquoi ?


- Parce qu’il est difficile de nier, en effet, que visiblement elles

existent au sens où il est impossible de ne pas voir, par exemple,

que les populations venues d’Asie ont plutôt les yeux bridés et les

cheveux noirs et raides, alors que les populations venues d’Afrique

sub-saharienne ont plutôt la peau noire et les cheveux crépus. Vue

au microscope, la matière solide non plus n'existe pas, elle est faite

d'atomes séparés par l'équivalent d'un vide intersidéral. D'ailleurs,

la chair, non plus, n'existe pas puisque c'est de l'eau à 95 pour

cents. Et pourtant imagine que l'on vive selon cette vision

scientifique des choses : que l'on fasse fi des obstacles sous prétexte

que la matière n'est que du vide, je ne te dis pas les bleus et les

bosses. Strictement parlant, un tabouret n'est jamais qu'une table

plus petite et plus basse que l'objet appelé table. Si l'on suit le

raisonnement des négateurs de races, il faudrait donc dire qu'il n'y

a ni table ni tabouret mais seulement des objets plats sur quatre

pieds. Sauf que personne ne peut manger assis sur une table avec le

repas sur un tabouret.

Tu ris : - Sûr que ça doit pas être commode.

- Je ne te le fais pas dire. Selon le microscope, il existe plus de

différences entre deux hommes ou entre deux femmes qu’entre

l’homme et la femme, faut-il en conclure que l’homme et la femme

n’existent pas ?

- Ben, non.

- De même, toujours selon le microscope, il n’existe ni races pures,

ni races différentes, mais nous ne vivons pas avec un microscope

dans le sac. On pourrait aussi bien affirmer, selon la même logique,

qu’il n’y a qu’une civilisation, la civilisation humaine, or personne

ne conteste qu’il existe plusieurs civilisations différentes. Les langues pures non plus n'existent pas, et pourtant le Français n'est pas l'Anglais qui n'est pas l'Allemand ni L’italien. La frontière entre le jaune et l’orange est difficile à discerner, faut-il en conclure que le jaune et l’orange n’existe pas ?

- Le rouge non plus, alors…

- Tu vois bien. De fil en aiguille, dans cette logique, il n’y aurait plus

de distinction possible. Or penser c’est établir des distinctions et

des classifications sans lesquelles il n’y aurait que chaos. D’ailleurs

si les races n’existent pas, pourquoi nous rebattre les oreilles avec

le «métissage». Quelle définition tu donnerais, toi, au «métissage» ?

- Ben… je dirais que c’est un mélange de… de races ?

- Exact. Tu vois bien que les races existent. En fait, il y a plusieurs

niveaux de lecture, d’approche du réel : celui donné directement

par tes sens et avec lequel tu dois vivre et composer constamment

et celui donné par la science. Ce qui est faux, par contre, c’est

d’affirmer que les races sont inégales, que certaines sont

supérieures à d’autres. C’est la seule définition du racisme. Hormis

cette affirmation, toute accusation de racisme devient suspecte

d’instrumentalisation et de règlement de comptes. Les races

existent, donc, plus ou moins, elles sont différentes, certes, mais en

aucune façon inégales. Tous les êtres humains sont de la même

espèce, ce sont tous des sapiens-sapiens. Tu te souviens de ce que

tu as appris de la préhistoire ? Tu comprends ?

- Oui, oui …

- Par exemple tu peux dire que X et Y, deux noirs, sont «je m’en

foutistes». Mais tu ne peux pas dire que tous les noirs le sont, parce

que ça signifierait qu’ils naissent tous avec le gène du «je m’en

foutisme» et que, donc, ce trait est, chez eux, irrémédiable, ce qui

est faux.

Tu n’as pas l’air vraiment convaincue.

- Oui, oui… mais alors je ne peux pas dire, non plus que les noirs

sont des gens gais et qu’ils ont le rythme dans le sang ?

- En effet.

- Pourtant quand on dit ça, personne ne trouve que c’est raciste.

D’ailleurs, si on va par là, on ne devrait même pas dire, non plus, que les noirs sont noirs puisqu’il y en a beaucoup qui ne le sont pas tant que ça.
 

- Tu as tout à fait raison. C’est bien la preuve que l’idéologie que l’on

nomme «antiracisme» est devenue une idéologie incohérente.

- Incohérente ?

- Tu ne sais pas le sens de ce mot ?

- Non.

- Excuse-moi, mais je suis un peu consternée par ton manque de

vocabulaire pour une élève qui va entrer en seconde. Et je sais,

pourtant, que tu es loin d’être la pire de ta génération. Passons.

«Incohérent» signifie, pour aller vite, contradictoire. L’idéologie

antiraciste que l’on nous matraque 24 heures sur 24, et je suppose

que le collège ne fait pas exception, est une idéologie incohérente et

je me fais fort de le démontrer. Les exemples que tu donnes ne sont

que les moindres de ces incohérences. Elles ne sont graves que sur

le plan de la logique. Il y en a de bien pires. Je t’expliquerai mieux

plus tard, au fur et à mesure.

- Tant que tu y es, explique moi aussi ce que signifie exactement

«idéologie».

Je soupire, mais m’exécute : - Une idéologie est, là aussi pour faire

simple, un ensemble d’idées découlant d’un même principe et

visant le même but auquel soumettre les hommes : le nazisme, le

communisme étaient des idéologies.

- Et le christianisme ?

- Dans un sens oui. Comme l’islam ou le judaïsme. On peut dire que

les religions, surtout les religions monothéistes, sont des idéologies

religieuses dont l’origine serait une divinité qui les aurait révélées à

certains hommes pour qu’ils les divulguent autour d’eux. Et

inversement on pourrait dire que le communisme, et le nazisme,

entre autres, ont été des religions profanes, laïques, sans dieux.

- Oui, je vois. En tous cas j’ai compris une chose :
ce que tu appelles l’idéologie antiraciste juge que généraliser une critique c’est  raciste, mais un compliment ça ne l’est pas. C’est pour cela que tu la dis incohérente.


- Oui. En partie.

- Donc, si je trouve que les Arabes sont plus agressifs et plus

grossiers que les autres élèves, là, je suis considérée comme raciste,

même si ça vient de mon expérience quotidienne ?

- Dit comme ça, on te reprocherait sans doute de l’être, parce que,

de toutes façons, tous les Arabes ne se comportent pas de la même

façon. D’abord comme je te l’ai dit, il existe des Arabes chrétiens et

ceux-ci n’ont pas le même comportement que les Arabes

musulmans. Des noirs et des blancs ne sont pas de la même race,

mais s’ils sont chrétiens ou animistes ils ne se comporteront pas

comme des noirs ou des blancs musulmans. Il existe bel bien des

groupes humains visiblement différents mais ce qui est

déterminant dans leur différence c’est leur culture, à savoir un

mélange de croyances religieuses ou idéologiques, de langue,

d’adaptation au climat et à la géographie, de savoirs et d’ignorance,

et non leur race, même si souvent un groupe humain, une ethnie,

est un mélange d’une race particulière et d’une culture, comme les

«Arabes», encore une fois, qui sont à 95 pour cent musulmans. A ce

sujet, une remarque : ces élèves qui se vantent comme tu dis d’être

arabes, sont, j’imagine, originaires du Maghreb ?

- Oui, la plupart.

- Donc en fait ils ne sont pas arabes racialement parlant, mais

berbères. En Algérie les Kabyles sont des Berbères. Ils se sont

arabisés, un peu racialement, mais surtout culturellement lors de

la conquête de leur pays par les Arabes musulmans : alors qu’ils

étaient chrétiens, leur religion est devenue l’islam, leurs noms se

sont arabo-islamisés et leur langue a beaucoup emprunté à la

langue arabe.

- Quoi ?! Tu as dit que les Arabes musulmans ont conquis le Maghreb ou j’ai mal entendu ?

- Non, tu as parfaitement entendu.

- Sans blague ! Et, si j’ai bien compris, ils l’ont colonisé ?

- Oui, tu as bien compris, on peut dire ça comme ça, sauf que à leur

époque on n’employait pas le mot de «colonisation». Ils ont également colonisé l’Espagne, et après eux, les Turcs ont colonisé l’Algérie et la Tunisie. Et ils auraient conquis et colonisé la France si Charles Martel ne les avait battus à Poitiers en 732.

Tu l’ignorais ?

- Complètement !

- Tes professeurs d’Histoire ne te l’ont jamais dit ?

- Jamais ! J’ai toujours cru que la France était le seul pays

colonisateur de la planète.

- Non seulement c’est faux, mais la colonisation française n’a été

qu’une parenthèse de 150 ans alors que la colonisation musulmane,

hormis cette parenthèse, a été définitive et irréversible, sauf en

Espagne où elle a duré quand même huit siècles. Sans parler de

bien d’autres peuples conquérants.

- Mais c’est fou ! Pourquoi, on ne nous le dit pas ?

- Tout le problème est là : ou tes professeurs sont ignares et ils ne

méritent pas d’être professeurs, ou ils ne le sont pas et ils ne

peuvent pas ne pas savoir que l’histoire de l’humanité est en

grande partie une histoire de massacres et de conquêtes : presque

tous les peuples, à commencer par les Arabes qui en sont, eux,

démesurément fiers, ont, à un moment ou un autre, conquis des

pays étrangers de façon souvent bien pire que la France, ou se sont

fait conquérir par des étrangers ; quasiment tous les peuple ont été

tour à tour dominants ou dominés. Et quand ils étaient dominants

ils exploitaient et réduisaient en esclavage d’autres peuples.

- Ce n’est pas vraiment une excuse.

- Non, ce n’est pas une excuse mais ce n’est pas une raison pour

nous faire porter le fardeau d’une culpabilité partagée par

beaucoup d’autres et dont ils se dispensent. Et puis il y a une

différence de taille entre les autres et nous, Français, Anglais.

- Laquelle ?
 

- Eh bien ça aussi tu devrais le savoir : nous avons été les premiers à condamner solennellement puis à interdire effectivement l’esclavage alors qu’il continue dans nombre de pays musulmans.
 

Enfin, bref : s’ils savent tout ça, tes professeurs, alors, c’est

irresponsable de le taire parce que, ainsi, ils montent délibérément

la tête des Arabes contre nous, les Français, et nous conditionnent

à accepter leur comportement agressif comme mérité.

A cet instant un coup de fil de ta copine préférée nous a

interrompus. Je savais que vous en auriez pour une heure de

confidences et de fous rires. J’ai préféré remettre la suite au

lendemain.





A DEMAIN...

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