Les souteneurs | |
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Des journalistes au-dessus de la vérité et contre la vérité ? André Dufour s’élève contre les propagandistes de toutes ces Pravda. | |
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«Nous renouvelons à Charles Enderlin notre soutien et notre solidarité». C’est par ces mots que se termine la pétition «Pour Charles Enderlin» lancée par le Nouvel Obs et diffusée par plusieurs quotidiens sous forme d’encart publicitaire. Elle est signée d’une flopée de vieux chevaux de retour de la désinformation. En fait, il s’agit d’une réaction indignée contre la relaxe prononcée le 21 mai en faveur de Philippe Karsenty, cet «ignoble individu» qui avait osé douter de l’honnêteté journalistique du plaignant. Or ce dernier, foi de pétitionnaires, «est connu pour le sérieux et la rigueur de son travail…».
Nous voilà sommés, sous peines de poursuites, de prendre cet acte de foi pour une preuve irréfutable.
Rappelons que le «reportage» du correspondant de France 2, «faisant son métier dans des conditions parfois difficiles», pétition dixit, portait sur la mort dans les bras de son père de Mohammed al Dura, jeune garçon palestinien «délibérément» canardé "par les israéliens" dans un échange de tirs avec des Palestiniens armés. Et gare à celui qui douterait, qui essaierait d’en savoir plus long, de regarder les choses de plus près. Ce serait faire preuve «d’obstination haineuse et de volonté de salir la dignité professionnelle» du digne confère des pétitionnaires. «Journaliste sérieux», Charles Enderlin, activiste gauchiste, est à coup sûr le crédible témoin oculaire de cette «réalité sur le terrain», même s’il était non pas sur place, mais à Jérusalem, distant d’environ 70 km. Son «reportage» est en fait un savant montage bâti sur un découpage de diverses et disparates prises de vues, certains rushes montrant même des «répétitions» avant tournage, rassemblées par un caméraman palestinien militant de l’OLP. Objectivité et sérieux professionnels garantis.
Curieusement, ce reportage est diffusé par France 2 et distribuée gratis, sauf pour le contribuable assujetti à la redevance audiovisuelle, à toutes les chaînes télé du monde, juste la veille du jour où le président Jacques Chirac, voulant sans doute ravir aux USA honnis le rôle de médiateur entre Israël et l’Autorité Palestinienne, devait recevoir Yasser Arafat et Ehoud Barak à l’Elysée. Notre président, après avoir «roulé un patin» à Yasser Arafat, prit prétexte de ce «reportage» pour tancer avec toute la morgue et la grossièreté dont il est capable le chef du gouvernement israélien. Exit la médiation française qui devait, en accélérant le processus vers la paix, renforcer l’influence et les intérêts de notre pays au Proche-Orient.
Seule une «campagne obstinée et haineuse» pourrait prétendre que ces coïncidences et cette concordance ne sont pas dues au seul hasard. Mais qui sont ces vertueux témoins de «moralité» qui dénoncent cette «campagne obstinée et haineuse» contre l’un des leurs ?
Il serait trop long de les passer tous en revue ; ils sont majoritairement «de gauche» et nombre d’entre eux font partie, selon une définition de David Dawidowicz dans un article sur LibertyVox, des «Juifs utiles», ce qui met les détracteurs patentés, et parfois rémunérés, d’Israël à l’abri de toute accusation d’antisémitisme. (Article en référence ici : http://www.libertyvox.com/article.php?id=124).
Passons donc sur des individus tels qu’un Théo Klein qui semble ne pas pardonner à la communauté juive, majoritairement acquise à Israël, de n’avoir pas songé à lui accorder la présidence ad vitam du CRIF, ou sur quelque Hubert Védrine, calamiteux ministre socialiste des affaires étrangères. La signature de pétitions, manifestes et protestations est, pour ce genre d’individus, un moyen ultime de nous rappeler leur existence.
Ce qui nous intéresse, ce sont les «institutions» qui se chargent de conditionner l’opinion publique, tels que Le Monde et ses organes satellites, le Nouvel Obs, Libé, Marianne, France 2 et autres Pravda dont les collaborateurs apportent leur soutien massif à Charles Enderlin.
Voici, parmi tant d’autres, deux exemples de vertu journalistique que j’ai conservés dans mes archives.
Libé : Un jour, au début de l’Intifada déclenchée par Yasser Arafat qui venait tout juste d’encaisser le Prix Nobel de la Paix, Libération exhibait sur toute la Une la photo polychrome d’un policier israélien brandissant une matraque et, à ses pieds, un homme gisant le visage ensanglanté. La légende précisait qu’il s’agissait d’un malheureux Palestinien que le policier israélien avait sauvagement frappé. Rien de tel pour mobiliser toutes les compassions anti-israéliennes en faveur des pauvres Palestiniens. Manque de chance, on devait vite apprendre que le malheureux «palestinien» était un étudiant américain blessé par les jets de pierre d’émeutiers «spontanés» palestiniens et que le policier israélien levait sa matraque pour les empêcher d’achever leur victime. Face aux protestations, Libé tergiverse et finit par expliquer, tardivement, en quatre ou cinq lignes confuses, en énième page et en substance, qu’il y a effectivement confusion mais que cette erreur est sans importance puisque la cause palestinienne défendue par Libé est juste. Certes, mais il ne s’agit plus de journalisme mais de propagande. C’est un autre «métier». C’est au journalisme ce que la prostitution est à l’amour.
On voit ce que les «journalistes» signataires de la pétition «Pour Enderlin» entendent par «honneur et réputation des professionnels de l’information».
Idem pour le Nouvel Obs. Parmi les nombreux signataires figure, sans vergogne, une Sara Daniel qui, sous couvert d’un reportage sur les crimes «d’honneur» en Jordanie, n’hésite pas à écrire de sa chambre climatisée d’Aman, que les soldats israéliens qui, affirme-t-elle, violent régulièrement des femmes palestiniennes à Gaza distant de plus de 100 km, dont elle est séparée par deux frontières, savent qu’ils condamnent ces femmes à mort. En somme, outre le mensonge délibéré sur le viol des palestiniennes par des soldats israéliens, la Sara de son papa Jean Daniel désigne comme ignobles assassins non pas les frères, père, oncles ou cousins qui, fidèles à leur «respectable» culture, commettent les crimes d’honneur, mais les israéliens. CQFD. C’est sans doute là un modèle de vertu journalistique.
Pour ne pas faire trop long, je ne m’attarderai pas sur Le Monde et ses organes satellites, ni sur Marianne ou Le Canard Enchaîné (nul ne nous oblige de lire et encore moins d’acheter ces organes de propagande) ou France 2, à laquelle nous sommes contraints de nous abonner via redevance audiovisuelle. A ce stade, il serait préférable, au nom du libre choix et de la démocratie, de privatiser toutes les chaînes publiques et de supprimer la redevance.
Passons aussi sur les différents correspondants locaux ainsi que sur les grands ou petits reporters qui, du Monde au Figaro, s’étalent sur la culpabilité et les fautes réelles ou supposées d’Israël, "seul responsable du malheur des Palestiniens", mais passent sous silence ou éludent la responsabilité et la malhonnêteté, bien réelles, permanentes et institutionnelles, de la classe dirigeante palestinienne et sur le détournement à son profit ou au profit des milices armées, des aides internationales colossales et permanentes. Or, derrière toute vérité partielle se dissimule un mensonge entier.
A croire que tous ces journalistes «vertueux», du même bord que Charles Enderlin dont ils sont solidaires, qui pervertissent leur métier, obéiraient à un mot d’ordre devenu leur commune devise : «Qu’importe le mensonge si la cause qu’il sert est bonne».
Mais LibertyVox est là pour dire qu’une cause qui a besoin du mensonge pour se justifier est à coup sûr une imposture, une mauvaise cause, une cause dangereuse, une cause à combattre sans relâche.
© André Dufour pour LibertyVox
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